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Mon parcours psy I - De l’intérêt de la régularité dans sa psychothérapie.


Femme avec un stylot devant son ordinateur portable. Elle est en terrasse.
Mon parcours psy I

Voici un premier partage dans la série Mon parcours psy. Parfois, mes patients s’interrogent sur cette question de la régularité dans leur suivi. Influencés par la société consumériste, ils pensent souvent que c’est par intérêt commercial que les praticiens proposent une certaine fréquence de rendez-vous. Or, il n’en est rien. C’est essentiellement par souci éthique qu’ils proposent un rythme en adéquation avec le besoin de leur patient. C’est au professionnel d’évaluer le besoin et d’accorder son intervention avec la situation économique de la personne.


Notre conscience est comme un muscle.  

Pour bien comprendre l’intérêt de la fréquence en consultation, imaginez que votre conscience est comme un système musculaire. On sait que le propre de la psychothérapie est de permettre la fluidité entre le conscient et l’inconscient ; si l’approche est celle de la psychanalyse jungienne, alors le système inclut également la conscience supérieure.  

La thérapie, c’est comme le sport. Si vous voulez un jour courir le marathon de New York, il vous faudra vous entraîner. Pour le travail sur soi, c’est pareil : si vous voulez obtenir des résultats, de la fluidité psychique, il vous faudra avoir un entraînement, c’est-à-dire rendre visite à votre psy régulièrement.  

On dit qu’avec la régularité, le subconscient n’a pas le temps de remettre en place les mécanismes de défense qui nous enferment. Tout comme le sport, où la répétition crée de nouveaux systèmes neuronaux et entretient le développement du muscle.


“Qu’est-ce que cela veut dire si j’ai peur de voir mon psy trop souvent ?”  

C’est ce qu’on appelle les résistances ou mécanismes de défense. Nous avons un système de protection psychique automatique qui veille à notre équilibre, mais qui peut aussi se retourner contre nous, surtout si, en psychothérapie, nous nous approchons de sujets sensibles.  

C’est là que vous devez parler à votre thérapeute, car muni de cet élément, il pourra vous accompagner dans cette étape. Il prendra soin de renforcer les ressources intérieures, afin que vous n’alliez pas trop vite - sous peine de vous faire violence, ce qui est contre-productif - et de s’assurer que vous dépassiez les résistances.  

En général, il y a toujours un cadeau qui vous attend de l’autre côté : une compréhension, une prise de conscience.


“Mais j’ai peur d’être dépendant de mon psy.”  

Comme je le dis souvent : quand j’ai la migraine, je prends un médicament pour calmer la douleur. Je ne suis pas pour autant dépendante de ce traitement. Beaucoup confondent “avoir besoin” de leur séance avec “être dépendant.” Ce sont en général les dépendants qui ont peur de la dépendance au psy. Pourtant, n’est-il pas plus sain d’avoir besoin de ses séances chez le psy que de dépendre d’une personne qui nous fait du mal ? Il est essentiel de considérer la nature de la relation thérapeutique. Un bon thérapeute ne vise pas à créer une dépendance, mais plutôt à renforcer l'autonomie de ses patients. Il travaille à développer leurs ressources intérieures, et à les aider à mieux se connaître .Le but d'une thérapie est de permettre à l'individu de se libérer de ses entraves psychiques et de devenir créateur de sa propre vie.


La peur de la dépendance au psy est souvent un reflet de peurs plus profondes liées à la vulnérabilité et à la recherche de soutien. Plutôt que de fuir cette peur, il peut être bénéfique d'en discuter ouvertement avec votre praticien qui saura vous rassurer. Cela permet de transformer cette inquiétude en une opportunité de croissance personnelle, et de se rappeler que solliciter de l'aide est un signe de force et non de faiblesse.


Pourquoi se pose-t-on tant de questions autour des consultations psy et non pas du sport ?  

Dépenser autant d’argent chez le psy est moins admis par les patients que d’acheter un abonnement annuel à une salle où ils n’iront que deux fois.  

Il est tabou d'avoir besoin de consulter régulièrement longtemps alors qu’il est admis de faire du sport tous les jours pendant des années.  

Certains patients rechignent à venir souvent en consultation alors qu’ils font du sport régulièrement.   Pourtant autant le sport que la psychothérapie contribuent à notre épanouissement.


Alors pourquoi une telle façon de raisonner ?

Pour deux raisons :  

1. Bien que démocratisés, l’accompagnement psychanalytique et psychothérapeutique ne sont pas encore assez banalisés dans notre société.  

2. Les effets antidépresseurs de l’activité physique, comme le sport ou la danse, se font sentir immédiatement, alors que pour certains, les bénéfices des séances psy peuvent mettre plus de temps à apparaître. En revanche, une fois acquises, les ressources intérieures s’installent en soi toute la vie. Ce qui n’est pas le cas d’un système musculaire qui, si l’on arrête la pratique, va fondre assez rapidement.


En conclusion, il est essentiel de reconnaître l'importance de la régularité dans le suivi psychothérapeutique. Tout comme un entraînement sportif, la psychothérapie nécessite un engagement constant pour favoriser une véritable transformation intérieure. Les craintes liées à la dépendance ou à l’investissement financier ne doivent pas masquer les bénéfices à long terme que l'on peut tirer de ces séances. En fin de compte, il s'agit d'un choix conscient de se donner les moyens d'évoluer et de mieux se connaître, pour ainsi cultiver un bien-être sur du long terme. Établir un rythme de consultation adapté à ses besoins permet non seulement de travailler sur soi, mais aussi de s'offrir un espace de réflexion, de croissance personnelle, de découvrir ce qu'est une relation saine - car la qualité relationnelle avec le ou la psy est un facteur thérapeutique majeur - contribuant ainsi à un bien-être global.


Géraldyne Prévot Gigant, psychopraticienne, conférencière, auteure.


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